Comment comprendre la dépression et le dépressif ?

Les différents visages de la dépression :

Il existe de nos jours une tendance à employer le terme « dépression » pour décrire les inévitables périodes de tristesse et de mélancolie que nous sommes tous appelés à vivre à un moment ou l’autre de notre vie. Par ailleurs, chez plusieurs personnes, il n’est pas chose aisée de discerner la limite où se terminent les tracas personnels normaux et où commence la réelle dépression. Il faut avoir vécu une dépression majeure pour vraiment être en mesure de comprendre que ce qui vient d’être ressenti est beaucoup plus profond qu’un état persistant de tristesse.

La dépression est issue d’un enchevêtrement complexe d’interactions entre des facteurs biologiques, sociaux et psychologiques, rendant la personne extrêmement sensible aux aléas et circonstances de la vie. Le moindre aspect défavorable peut la faire plonger dans un profond désespoir avec un cortège de sentiments, de pensées et de comportements négatifs.

Lors d’une dépression majeure, la personne s’enveloppe peu à peu d’un sentiments de tristesse, de vide et de dévalorisation. Toutes les pensées et les expériences sont réinterprétées d’une façon négative. Dans un même temps, la personne dépressive peut apparaître continuellement irritée, explosant parfois de colère et de frustration.

La dépression majeure se déclare insidieusement à travers certaines circonstances ou événements de la vie quotidienne, suscitant des réactions émotionnelles qui peuvent paraître grandement exagérées. Dans toutes les situations, l’état dépressif a moins à voir avec ce qui se passe qu’avec la condition vulnérable de la personne.

Dans certains cas isolés, la personne peut vivre une dépression majeure en un seul épisode. Cependant, il est beaucoup plus fréquent de voir ressurgir la dépression périodiquement, en réaction à une situation perturbatrice, ou d’une façon cyclique. Une dépression majeure peut durer plus de deux ans.

L’on appelle dysthymie les états dépressifs plus modérés. Cette condition, qui demeure limitée, intermittente ou chronique, peut représenter pour la majorité des cas le facteur précurseur d’une dépression majeure. Les personnes dont le tempérament comporte de la dysthymie peuvent réagir fortement à la fin d’une relation amoureuse ou à la perte d’un emploi et ainsi sombrer dans une dépression profonde.

Pour certaines personnes, la dépression comporte un aspect saisonnier. Le trouble affectif saisonnier affecte les gens vivant dans l’hémisphère nord lorsque la période d’ensoleillement diminue. Elle commence à se manifester vers la fin d’octobre et disparaît graduellement avec l’arrivée du printemps, vers la fin du mois d’avril. Elle se caractérise par de la fatigue, de l’hypersomnie, une augmentation de l’appétit et une envie compulsive de consommer des sucreries. La cause précise de ce syndrome demeure inconnue, mais il n’est pas exclu que cela soit attribuable à la façon dont la glande pinéale, une structure du cerveau, répond à la lumière.

Les signes :
Sensation aiguë et persistante de désespoir et de culpabilité qui semble avoir une mince relation, lorsqu’elle n’est pas exagérée, avec les circonstances de la vie.
Manque d’intérêt ou de plaisir par rapport à un grand nombre d’activités.
Sentiments profonds de paresse, de fatigue ou d’agitation.
Certitude que tout est dénué de valeur et d’espoir.
Pensées morbides et suicidaires.
Changement soudain de l’appétit et/ou du poids.
Troubles du sommeil ou hypersomnie.
Problèmes de concentration et de prise de décision.
Changements drastiques au travail et dans le comportement social.

Facteurs de risque
Personnalité dépressive (dysthymie), terrain prédisposé
Événement marquant : fin d’une relation amoureuse, perte d’un être cher, congédiement, etc.
Déséquilibre hormonal causé par un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde.
Allergies alimentaires
Alimentation riche en sucre et en caféine
Carence en vitamine B6, surtout chez les femmes prenant des contraceptifs oraux, en vitamine B12 et acide folique.
Carence en fer
Carence en lipides Oméga-3
Carence en tyrosine, en l-phénylalanine et phosphatidylsérine, en acides aminés (tryptophane) ou leurs dérivés se convertissant en neurotransmetteurs qui agissent sur l’humeur.
Niveau peu élevé de l’hormone déhydroépiandrostérone (DHEA)

QUE FAIRE ?

Prévention
Ne pas hésiter à demander de l’aide et du réconfort lorsque l’on se sent déprimé et surtout aller consulter un professionnel de santé.
Il est possible de prévenir le trouble affectif saisonnier en passant au moins une heure par jour à l’extérieur, été comme hiver, en augmentant l’apport de lumière naturelle dans la maison ou encore, en faisant un voyage durant l’hiver dans un endroit où le climat est plus clément et ensoleillé.
Identifier les sources d’allergies alimentaires puis les rayer de son alimentation.
Faire de l’exercice et prendre des suppléments de vitamine B6 et B12 et d’acide folique.
Consommer davantage de poisson dont la chair est riche en lipides oméga-3.
Conserver un bon taux de sérotonine, supplémenter en phosphatidylserine.

Les solutions :
La prise en charge de la dépression dépend essentiellement d’une prise de conscience et d’une démarche volontaire de la part du malade. La correction de la dépression emprunte couramment deux voies : l’approche médicamenteuse avec le recours aux antidépresseurs et les psychothérapies.
Quelle que soit la forme de ces dernières, analyse, thérapie d’inspiration psychanalytique, comportementale ou de groupe, elles peuvent résoudre les troubles d’ordre psychologiques à condition de consulter le thérapeute qui correspond à l’intéressé.

Les solutions médicales :

La Photothérapie :

C’est la pratique inconsciente de ceux qui traversent le pays pour rejoindre le soleil durant les vacances ou les fins de semaine.
La photothérapie consiste à s’exposer au moins 30 minutes jusqu’à deux heures à une lumière à large spectre (2500 à 10000 lux).
Pour ceux qui sont sensibles au manque de luminosité, une cure de 10 séances de photothérapie en début d’hiver permet de prévenir les troubles saisonniers.

Les antidépresseurs :

La découverte de certains mécanismes physiologiques en jeu a permis de développer des thérapies médicamenteuses efficaces. Depuis les années 60, le rôle de divers neurotransmetteurs dans la dépression a été mis en évidence. Les neurotransmetteurs sont des substances biochimiques qui transmettent l’influx nerveux. Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer le phénomène, encore obscur, de la dépression. L’une d’entre elles explique l’apparition de la dépression par une diminution de la quantité de certains neurotransmetteurs telle la dopamine, la sérotonine ou encore la noradrénaline.
Ces médicaments, quoique très efficaces surtout en phase aiguë, ne sont en aucun cas une réponse à la cause de la souffrance et ne peuvent être considérés comme une réponse unique. De plus, les effets secondaires sévères invitent une utilisation très sélective dans l’indication.

Les solutions naturelles :

Le 5-HTP : régulateur de la sérotonine

Le 5-HTP (5 hydroxy-tryptophane) est le précurseur immédiat de la sérotonine, ce neurotransmetteur majeur dont la baisse de disponibilité provoque : états dépressifs, mal-être, perte d’intérêt, fatigue physique et psychique.
La     sérotonine est l’un des dix principaux neurotransmetteurs du cerveau. Elle joue de nombreux rôles et intervient, notamment, dans le sommeil et l’humeur. Des études sur l’homme et sur animaux ont montré qu’elle favorise les sensations de bien-être, de calme, de sécurité personnelle, de relaxation, de confiance et de concentration.

Dans notre cerveau, le 5-HTP est directement converti en sérotonine, laquelle est métabolisée par ailleurs en mélatonine dans la glande pinéale. Localisée dans les neurones du système nerveux central et du système nerveux autonome, la sérotonine est libérée en deux phases : la première, immédiate, répond à la demande normale ; l’autre, dite « de réserve », n’est mise en jeu qu’en cas de besoin.

Contrairement à la sérotonine, le 5-HTP traverse facilement la barrière hémato-cérébrale et peut donc être apporté de l’extérieur. De nombreuses études montrent qu’une supplémentation en 5-HTP élève naturellement les niveaux de sérotonine et permet d’alléger les troubles de l’humeur liés à une déficience en sérotonine.

Avec l’âge, la production de sérotonine décline, de plus, le stress peut diminuer son niveau. De faibles niveaux de sérotonine riment fréquemment avec humeur dépressive, anxiété et insomnie.

La mélatonine.

La mélatonine, surnommée l’hormone du sommeil, est
produite par la glande pinéale (ou épiphyse), une petite glande particulièrement sensible à la lumière. Moins cette glande reçoit de lumière, plus elle produit de la mélatonine.
Durant les sombres mois d’automne et d’hiver, la production de mélatonine est donc accrue, ce qui entraîne un état dépressif chez les personnes particulièrement sensibles à cette fluctuation.
Paradoxalement, des études ont démontré que des suppléments de mélatonine peuvent atténuer les symptômes chez certaines de ces personnes.

Les Fleurs de Bach

Ce sont de précieux alliés pour acquérir une harmonie intérieure, un équilibre souvent perturbé entre le physique, le mental et l’émotion.

Références :

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