La technique de la marche Afghane est facile. Toutefois, une véritable méditation dépassant la simple technique ne sera pas forcement bien compris par tous le monde. Toujours est-il, même pour des considérations d’augmentation de la performance, cette technique de marche consciente fonctionne chez tout le monde.
La technique est simple, il suffit de synchroniser la respiration avec les pas de la marche selon des rythmes adaptés au terrain. En fait, plus que le terrain il s’agit de déclivité, de forme physique de celui qui réalise la marche Afghane, de charge portée et surtout s’il s’agit d’une montée ou d’une descente.
L’Afghanistan est de nos jours plus connue pour son terrorisme international et ses talibans que pour sa technique de marche méditative. Cette terre encore sauvage, panachée de hautes montagnes, demeure pourtant un lieu magique où la nature grandiose impose encore un mode de vie nomade et suggère une manière de se déplacer propre à harmoniser la conscience dans le corps-esprit.
À la fin des années 70, un français, Edouard Stiegler, s’est glissé dans les pas des nomades caravaniers afghans pendant leurs longues routes. Cet homme a fait connaître aux Occidentaux le secret de leur incroyable capacité à faire des voyages au si long cours (700km) d’une seule traite, à part les bivouacs. Fort de la température froide, il fut alors plus facile à Stiegler d’identifier les rythmes respiratoires des marcheurs grâce aux haleines embouées. Il distingua ainsi diverses correspondances de rythmes liés à endurance et la rapidité des trajets parcourus. À son retour aux États-Unis, il écrivit son précieux livre, traduit en 1980 en français et récemment ré-édité chez Guy Trédaniel sous le titre : «Régénération par la marche afghane».
En synchronisant nos pas sur notre souffle, la marche afghane promet de nous faire avancer plus vite, plus loin, tout en déployant moins d’efforts. A la croisée de l’exercice physique et de la méditation, cette discipline ouverte à tous offre surtout une autre vision de la marche et du pouvoir de la respiration.
Je vous invite donc à votre tour à bénéficier des avantages de cette marche consciente, à la limite de la méditation. Voici un exercice de base sur un rythme moyen en terrain plat :
Marche et respiration sont synchronisées ainsi :
- inspiration par le nez sur les 3 premiers pas,
- rétention de l’air dans les poumons sur le 4ème pas (apnée à poumons pleins),
- expiration immédiatement après sur les trois pas suivants (toujours par le nez),
- les poumons sont vides d’air sur le dernier pas (apnée à poumons vides),
- le cycle est recommencé,
- le décompte mental s’opère au début de l’inspiration,
- la synchronisation marche respiration devient automatique plus tard,
- il est intéressant de compter toutefois, car cela permet de rester attentif si nous sommes perdus dans nos pensées.
Ce rythme se note : 3-1 / 3-1.
Il existe beaucoup de rythmes de la marche consciente, selon le terrain (plat, montant, descendant ou accidenté) et notre objectif physique, voire psychologique. Ces exercices respiratoires vont progressivement et immanquablement augmenter notre capacité pulmonaire et ainsi régénérer notre sang, clarifier nos pensées, fortifier notre confiance en la vie. Au début, la sur-oxygénation du sang sera peut-être inconfortable. On s’y fera vite cependant. À terme, on pourra également introduire dans notre pratique la force d’un mantra ou d’une suggestion.
La marche afghane est facile et puissante. Énergisante, on s’y attache pour de bon une fois qu’on a goûté à ses bienfaits, immédiats et progressifs, et ce dès qu’on se met à marcher sur un trajet plus ou moins long, en ville ou à la campagne, à monter une pente plus ou moins escarpée, un escalier… Bref, ça devient vraiment une deuxième nature.
Une vidéo de présentation de la méditation marchée permet de dépasser la technique lorsque l’on cherche trop la performance.